
Les auteurs de la très connue saga « Commissaire Marcas » débutent la saga du Soleil Noir, thriller aventureux et palpitant se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Alors que l’Europe se couche devant la suprématie des nazis qui semble totale, Himmler, chef de la terrible SS mène une quête à travers le monde : des sommets tibétains aux monastères catalans en passant par la France et sa ligne de démarcation, les archéologues aryens de l’Ahenerbe pillent des lieux sacrés à la recherche d’obscures reliques censées aider Hitler à gagner sa guerre.
Critique
Ce qui d’emblée me semble important de préciser, c’est qu’en lisant Le Triomphe des Ténèbres, il est mieux de posséder des connaissances sur la période. Même si Giacometti et Ravenne nous proposent une version alternative de la Seconde Guerre Mondiale ou du moins très orientée vers l’ésotérisme, le lecteur côtoie de nombreuses figures historiques d’une capitale importance : Churchill, Himmler, Goebbels, Goering et le guide suprême des aryens lui-même. Il y a aussi des références à des lieux ou évènements. Je parle notamment de Birkenau où il n’est stipulé à aucun endroit qu’il s’agit d’un camp d’extermination rattaché à Auschwitz.
Au travers des 542 pages de la version poche (le reste du livre étant des annexes et le début du second tome) les auteurs offrent une vision très intéressante de l’amour de l’occulte de certains nazis et de la façon dont la SS se référait aux ordres chevaliers du Moyen-Âge.
Le livre comporte plusieurs scènes de violences explicites qui ne me dérangent pas, puisqu’habitué des thrillers, je n’ai aucun mal à lire des scènes de tortures et d’exécutions difficiles.
Fresque historique qui n’en reste pas moins un excellent roman d’aventures où les chapitres sont efficaces et rythmés. Il n’y a presque aucun temps mort dans le roman. Il y a des passages déjà mémorables comme cette corrida macabre où les hommes ont remplacé les taureaux dans l’Espagne franquiste.
Les personnages, quant à eux, sont généralement très bien écrits. On croise notamment la route d’un trafiquant d’arts, celle d’une archéologue nazie et d’une héritière des cathares, propriétaire du château de Montségur. Les passages qui impliquent de vraies figures historiques offrent un véritable cadre et une vraie cohérence à l’ensemble, puisque finalement, c’est chez les décideurs du monde que tout prend sens. Le tour de force de Giacometti et Ravenne, c’est le jeu de pouvoir qu’ils ont mis en place à l’intérieur même de l’état-major du Führer où se disputent les rationalistes et les ésotériques, les partisans de l’ouverture du second front à l’est et des sceptiques.
Il y a même, pour les fans du Commissaire Marcas un personnage franc-maçon !
Et que dire de cette fin qui donne envie de se jeter sur le second roman de la saga ?
J’ai également apprécié la présence d’annexes à la fin de l’ouvrage qui permettent à ceux qui ne maîtrisent pas les « finesses » de l’époque et des organisations nazies.
Note : 18/20.